Comme vous le savez, depuis fin 2020, nous sommes propriétaires d’un camping car nommé JeanDrine. Pour moi, se déplacer avec ce type de véhicule est synonyme de liberté extrême. Pouvoir aller où on veut, quand on veut. Adapter notre itinéraire en fonction de ses envies sans se préoccuper de réserver des hôtels à l’avance et donc de respecter le programme pré-établi. Trouver un coin sympa pour se poser et passer la soirée. Le bonheur absolu.
Quand on m’a proposé de tester un van électrique, je me suis réjouie de cette nouvelle découverte, totalement dans l’air du temps, avec un vrai souci écologique. The Van Family propose des séjours clé en main ou juste la location du van. C’est sur cette dernière option que nous nous sommes arrêtés et avons conçu notre propre itinéraire de 4 jours. Rendez-vous est pris à Dax pour récupérer le véhicule et découvrir la région des Landes.
Je vous propose de nous suivre sur ce road trip de 4 jours dans les Landes, à bord de notre van électrique prénommé Belharra.
Sommaire
Notre itinéraire dans les Landes
Infos pratiques pour organiser un road trip dans les Landes
Notre avis sur ce séjour dans les Landes
Notre itinéraire dans les Landes
Comme il est toujours plus facile de se repérer à l'aide d'une carte, voici un aperçu des points d'intérêt lors de notre découverte rapide des Landes.
Qui ne connait pas les grandes forêts landaises ? Vous les retrouvez sur tout le Nord des Landes, jusqu'au Bassin d'Arcachon. Des paysages incroyables avec des arbres immenses, qui nous font nous sentir bien petits.
Lors de ce road trip de 4 jours dans les Landes, nous avons fait une boucle à partir de Dax pour découvrir à la fois la campagne avec de magnifiques lacs, mais également la côte landaise si réputée avec ses spots de surf pour enfin terminer par des villages au charme authentique, nettement moins connus mais qui méritent vraiment le détour.
C'est parti pour 4 jours de découvertes dans les Landes, entre Terre et Mer.
Réserve Naturelle d'Arjuzanx
Après avoir récupéré notre van électrique auprès de TheVanFamily (j'y reviendrai dans un chapitre dédié), nous nous dirigeons vers le Nord du département des Landes avec un premier arrêt au lac du Commanday.
Le lac du Commanday fait partie de la réserve naturelle d'Arjuzanx d'une superficie de 2630 hectares, constituée d'une ancienne mine de lignite réhabilitée. C'est un espace fragile où vivent des espèces rares et merveilleuses. En ce mois de février, les grues sont de retour sur le territoire et le lac d'Arjuzanx est un lieu de nidification pour les oiseaux. Nous y étions en pleine journée et n'avons pu les observer sur le lac, mais les avons vues dans les champs alentour en train de se nourrir.
Vous pouvez faire le tour du lac à pied, en vélo ou à cheval. Le chemin fait une distance de 7km, faisable en 1h30 à 2h suivant votre rythme. Et en vacances, on est plutôt slow travel pour profiter au maximum du paysage qui nous entoure. Ai-je besoin de dire que c'est de toute beauté ? Différents points de vue sont accessibles pour que vous profitiez un maximum des lieux. Des pontons vous invitent à vous poser. Des bancs ont également été installés pour votre plus grand confort.
N'hésitez pas à découvrir le jardin du Miocène où poussent des plantes qui vivaient ici il y a 11 millions d'années.
Enfin, en finissant la boucle, vous reviendrez devant le Pavillon de l'eau où des plages sont aménagées, ainsi qu'un embarcadère vous permettant de pratiquer des activités nautiques ou tout simplement monter à bord du bateau solaire qui relie l'autre rive (en haute saison).
Plage de Navarrosse
Après cette première visite, nous continuons de découvrir de grands lacs avec celui de Biscarrosse. On se rapproche drôlement d'Arcachon, mais non, nous ne mettrons pas les pieds dans le Bassin cette fois-ci.
Retrouvez mon road trip autour du Bassin d'Arcachon dans l'article ci-dessous.
Le lac de Biscarrosse est le plus grand lac de Nouvelle-Aquitaine, et le second de France avec une surface de 5600 hectares. Il a été formé il y a 4000 ans et constitue un petit paradis pour tous ceux qui veulent en profiter. C'est par la plage de Navarrosse que nous avons découvert le lac. Elle est magnifique avec ses pins landais qui apportent une ombre bienfaisante durant les chaudes journées d'été. Cette grande étendue de sable permet à tous d'en profiter pleinement. Ici, pas d'activités nautiques. Place à la tranquillité. Et avec une eau entre 24 et 28°C l'été, la baignade ravira petits et grands.
Attention, les parkings sont payants l'été.
Mimizan
Encore un lac, vous allez me dire. Oui, mais promis c'est le dernier que je vous partage dans ce road trip. Vous pouvez vous rendre à la base nautique pour y faire de la barque ou de kayak. Des activités sont proposées toute l'année.
Mais je vous propose plutôt de vous rendre à la promenade fleurie de Mimizan qui mène au lac d'Aureilhan. Imaginez un sentier aménagé, entouré des deux côtés par plus de 400 espèces végétales. En période de floraison, ce petit coin de verdure est le paradis des promeneurs mais également des insectes tels papillons et abeilles qui viennent butiner. Située en bordure d'eau, cette promenade vous permet également de contempler de nombreux oiseaux dont des aigrettes, des hérons ou des canards.
Un endroit bien sympathique où profiter de la quiétude de la nature. Des bancs sont installés pour laisser libre cour à la contemplation. Observez le vol d'un héron, écoutez le chant des oiseaux ... Le spectacle sera au rendez-vous, c'est certain.
Mézos
Quand on évoque les Landes, on a tout de suite en tête ses grandes forêts landaises dont je vous ai parlé en introduction, mais également ses immenses plages. C'est donc la direction que nous prenons désormais.
Mais je vous propose de faire une courte halte au village de Mézos. Pas de panique, l'intérêt principal de ce village est son église Saint Jean Baptiste. Ça ne vous prendra pas trois heures à la visiter. L'église St Jean Baptiste de Mézos est bâtie en garluche. Si vous aussi, vous vous posez la question de ce qu'est le garluche, minute papillon, j'ai la réponse ! Autrement appelé pierre des Landes, le garluche est un grès ferrugineux, présentant un état évolué de l'alios. Le bâtiment a été recouvert d'un enduit (ce qui se faisait beaucoup à une époque) avant d'être décapé en 1981, lui rendant toute son authenticité.
Ne manquez pas de voir l'édifice la nuit, lorsqu'il est éclairé à rebrousse-pierre : c'est magnifique !
Phare de Contis
Le Phare de Contis est le seul phare situé sur la côte landaise. Il a été construit en 1862 sur demande Napoléon III et se situe sur une bute à 1km de la mer, dominant de 52m le niveau de la mer. Une des originalités de ce phare est sa couleur noire et blanche. Initialement, il était tout blanc avant d'être repeint dans les années trente avec deux bandes noires qui s'enroulent tout autour comme une vis d'Archimède.
L'été, vous avez la possibilité de monter tout en haut du phare, au niveau de la lanterne pour contempler le paysage. D'un côté, vous aurez une vue sur les immenses forêts landaises tandis qu'à l'opposé, vous pourrez contempler les plages de sable doré et la mer à perte de vue.
Dès le Phare de Contis, pourtant situé à 1km de la mer, nous entendons un grand brouhaha. Ce sont les vagues qui se fracassent sur les bancs de sable. Cela nous attire comme un aimant et nous prenons donc la direction de la plage. Pas facile malgré tout à atteindre. Ici, ce ne sont que des chemins privés. Je vous conseille de vous diriger vers le grand parking de la plage puis de monter tout droit en direction de l'océan. Pourquoi monter, me direz-vous ? Tout simplement parce que des dunes de sable font rempart à la plage. Les vents sont tels qu'ils poussent toujours plus le sable à l'intérieur des terres. Commencez par profiter de la vue à partir de l'esplanade (avec pourquoi pas des canelés de Bordeaux pris sur le chemin de Navarrosse) puis descendez par le chemin qui se situe juste à droite. Quel bonheur de fouler le sable, pieds nus ! Même si la chaleur n'est pas encore présente en ce mois de février, cela a néanmoins un petit goût de vacances.
Soorts-Hossegor
On poursuit notre road-trip dans les Landes en longeant la côte vers le Sud. On arrive sur la Côte Sauvage, au niveau d'Hossegor (pour faire court).
Il faut savoir que la Côte Sauvage est un site protégé par le Conservatoire du littoral et géré par la commune de Soorts-Hossegor. La dune est un espace naturel précieux mais fragile : c'est pour la préserver des piétinements qu'il est indispensable d'emprunter les passages aménagés pour rejoindre la plage.
Cette dune soumise à l’érosion du vent et de la mer attire de nombreux visiteurs. C'est un milieu naturel qui abrite une petite faune d'insectes et d'oiseaux (Pipit rousseline, Alouette lulu, Traquet motteux, Cochevis huppé, Faucon émerillon) et une centaine d'espèces végétales dont six protégées sur le plan national (Linaire à feuille de thym, Corbeille d'or des sables, Epervière des dunes, Pourpier de mer, Astragale de Bayonne, Aspérule occidentale).
Plusieurs accès permettent d'accéder aux plages. Nous nous sommes dirigés vers la plage Culs Nus située au Nord de la Côte Sauvage, en sortant de la ville. Comme son nom l'indique, il s'agit d'une plage naturiste. Pas d'inquiétude en ce mois de février, tout le monde était bien vêtu, mais soyez prévenus et dirigez-vous vers la plage qui vous conviendra le plus. Les plages des Culs Nus et de la Gravière sont surveillées tandis que les plages du Boiteaux ou de la Nord ne le sont pas.
Lorsque vous descendez sur la plage, de grands bacs sont posés sur le côté pour vous inviter à y déposer tout déchet que vous ramasseriez sur la plage. C'est un bon moyen d'inciter les gens à participer à la protection de notre environnement.
A partir d'Hossegor, les plages de la Côte Sauvage, et bien plus au Sud encore, sont le terrain de jeu de nombreux surfeurs. Même en ce mois de février, nous avons croisé des adeptes qui n'ont pas peur d'affronter le froid, le vent et les vagues pour s'adonner à leur passion de la glisse.
Cap Breton
En préparant cet itinéraire de road trip, je savais qu'un de mes objectifs serait de voir la magnifique plage de Cap Breton. Située à l'extrême Sud du département des Landes, elle offre un panorama incroyable.
Contrairement à ses deux sœurs que nous avons vu précédemment, Cap Breton est marqué par l'histoire. En effet, sur sa grande plage de sable doré, nous voyons des vestiges de blockhaus. Ces restes du mur de l'Atlantique, édifié par les Allemands en 1943, initialement enfouis dans le sable, ont réapparu suite aux assauts du vent, des vagues et des grandes marées. Aujourd'hui, graffeurs mais aussi explorateurs en herbe en ont fait leur terrain de jeu.
C'est ici que nous voyons les plus belles vagues des Landes. Et les surfeurs ont bien compris qu'il s'agissait d'un spot privilégié. Des vagues de plus de 6m de haut leur permettent de faire de bonnes sessions de glisse. Petits et grands se jettent à l'eau, munis de leur planche pour affronter les éléments. Sur la plage, promeneurs et photographes profitent du spectacle.
Hastingues
Nous quittons la côte landaise pour nous enfoncer dans les terres à la découverte de petites villages authentiques et plein d'histoire. Le premier village où nous nous arrêtons est la bastide d'Hastingues. Impossible de ne pas vous raconter un bout de son histoire.
La légende raconte qu'à l'intérieur de ce promontoire, un escargot, "Le Carcoilh", s'est endormi. Chut ...
La construction de cette bastide sur l'emplacement d'un opiddum romain fut décidée en 1289, entre l'abbaye d'Arthous et le roi d'Angleterre Édouard Ier, qui voulait affermir son pouvoir tout en assurant la sécurité de ses sujets.
Son sénéchal d'Aquitaine, John de Hastings, présida à l'édification de la bastide d'Hastingues de 1303 à 1306. Alors que le système féodal avait cours ailleurs, les habitants, comme ceux de toutes les bastides, étaient des hommes libres. Ses derniers "privilèges" s'effaceront à la Révolution française.
Pour vous aider dans la visite de la Bastide, l'office du tourisme a mis en place un parcours dans le village avec des panneaux explicatifs sur les bâtiments. Un balade ludique et instructive est au rendez-vous.
C'est ainsi qu'on rentre dans la bastide par la porte du village. Le début de sa construction date des années 1307-1310. Le financement en fut assuré par le péage sur les marchandises transitant sur les Gaves Réunis. Vers 1310, les travaux n'étant pas terminés, les habitants adressèrent au roi Édouard II d'Angleterre une pétition demandant le renouvellement de ce péage, afin d'enclore la bastide de murs de pierre et de construire un pont sur l'Esté.
On peut voir encore les gonds de la porte et l'emplacement destiné à loger la herse de fer. Cette porte joua également le rôle de tour de guet, ainsi qu'en témoignent les deux archères fendant la paroi au sud et une fenêtre au nord.
Au premier étage subsiste une salle rectangulaire de 7,50m sur 6m qui abrita une prison au XIXe.
Une fois la porte franchie, nous remontons la rue principale du village et constatons que les maisons qui nous entourent ont une particularité. En voici l'explication.
En 1304, quarante-quatre familles se virent attribuer un emplacement de 74 x 12m. Elle devaient y construire dans les deux ans une maison de 30 x 12m avec pignon sur rue et y installer un jardin et un four.
Entre chaque maison, un espace appelé "androne" facilitait la construction, permettait la récupération des eaux de pluie et était censé lutter contre la propagation des incendies.
En 1523, les troupes espagnoles du prince d'Orange incendièrent la bastide. Les maisons furent alors reconstruites en pierre. Hors murs chacun disposait de six journades à déchiffrer et cultiver. Mais qu'est-ce qu'une journade ? Une journade correspondait à la surface labourable par un homme en une journée soit 40 ares.
Dernière petite explication historique sur le village et plus particulièrement sur la maison des Jurats. A vrai dire, je ne connaissais même pas ce terme.
Nous nous situons devant un bâtiment à proximité de l'église. Ce bâtiment avec fenêtres à meneaux a été construit fin XVe début XVIe siècle. En façade, deux grands contreforts soutiennent les arcades aujourd'hui murées mais dont on distingue bien le contour.
Cette maison abritait le bayle (je reviens juste après sur cette dénomination) et six jurats désignés pour un an, ayant pour mission de statuer sur les affaires de la cité, de veiller à son entretien en ordonnant des corvées, de lever des péages dans les foires et les marchés, de rendre justice pour tout délit commis dans l'enceinte de la bastide, de battre monnaie.
Alors qu'est-ce que le bayle ? Le bayle est le représentant du seigneur dans le village. Les jurats sont les magistrats qui l'assistent. Toutes leurs décisions se basaient sur une charte établie en 1326.
Enfin, pénétrez dans l'église. N'hésitez pas à prendre l'escalier qui se situe juste à côté de l'entrée afin d'accéder au balcon. Même si le plancher craque un peu, vous aurez une belle vue sur la nef. Une des particularités de cette église est que les familles présentes en 1306 disposaient toutes d'une tombe au sein même de l'église. Pour celles arrivées après, un cimetière a été créé sur le pourtour.
J'espère que cette visite culturelle vous aura plu. Sur ce, nous reprenons la route pour découvrir l'Abbaye d'Arthous que nous avons évoqué un peu plus haut.
Abbaye d'Arthous
L'Abbaye d'Arthous a été fondée au XIIe siècle où des chanoines prémontés ont élu domicile jusqu'à la Révolution Française. Durant toute son existence, elle a subi bien des remaniements. Au XVIe siècle, l'abbaye est ravagée par les guerres contre l'Espagne (1523), puis par les guerres de Religion entre 1563 et 1571. Les bâtiments abbatiaux sont reconstruits après les guerres de Religion. Les travaux et les réaménagements semblent perdurer jusqu'au XVIIIe siècle.
Vendue comme bien national en 1791, l'abbaye devient le siège d'une exploitation agricole. Les charrettes pénètrent dans l'abside éventrée de l'église et les bâtiments conventuels se délabrent. L'église, alors en piteux état, sert de grange et de chai.
Depuis 1966, le Conseil général des Landes a entrepris plusieurs campagnes de restauration avec le soutien de l’État.
Parlons un peu de la beauté de ses sculptures extérieures.
59 modillons et 9 chapiteaux décorent le chevet de l'église Sainte-Marie d'Arthous. Cet ensemble de modillons sculptés est l'un des meilleurs exemples dans le sud de l'Aquitaine du répertoire iconographique des sculpteurs romans.
Véritables bandes dessinées sculptées, ces modillons constituaient un important vecteur d'enseignement pour les gens du Moyen-Age, majoritairement illettrés.
Outre des motifs floraux et géométriques, on y remarque des scènes de l'Ancien Testament et des animaux fantastiques.
En ce mois de février, l'abbaye était fermée, aussi nous n'avons pu pénétrer dans la cour et les différents bâtiments. Le site est ouvert au public du 1er avril au 15 novembre. Vous voilà informés.
Sorde l'Abbaye
Je crois qu'on ne peut faire plus explicite sur ce que nous allons visiter en ce village des Landes. Et oui, une nouvelle abbaye. Enfin quand je dis visiter, c'est encore un bien grand mot. Là aussi les monuments sont fermés en période hivernale, pour travaux ou fermeture annuelle. Mais nous avons quand même la chance de visiter l'église Saint Jean-Baptiste. Pour préparer votre future visite, voici l'histoire des lieux.
Ruines majestueuses fleuries par les rosiers anciens ou la glycine, les vestiges des bâtiments conventuels sont de la fin du XVIIe, début XVIIIe siècle. Ils sont l’œuvre de la congrégation de Saint-Maur, introduite à Sorde en 1665.
La vie des moines est rythmée par les heures de prière, variant selon les saisons climatiques ou liturgiques. C'est une vie de labeur, dictée par la règle de Saint Benoît. Certains moines ont en charge la gestion de l'important patrimoine de l'abbaye ainsi que les tâches intellectuelles dans la bibliothèque et le scriptorium. Les autres s'occupent des tâches matérielles comme la cuisine, le nettoyage, l'intendance, l'infirmerie, les soins aux pèlerins, les travaux des jardins et des champs qui réunissent tout le monde lors des grandes récoltes. Avant que l'abbaye ne soit ruinée, le cloitre, centre du monastère avec ici seulement trois galeries, est un lieu de méditation et de prière. La salle capitulaire (du chapitre) réunit les moines à l'aube pour la lecture d'un "chapitre" de la règle, la distribution des tâches et pour "chapitrer" les fautifs.
Le grenier des dîmes sert à entreposer la dîme, c'est-à-dire l'impôt d'un dixième de la récolte que chacun doit à l'abbaye. Le crypto-portique, situé sous la terrasse surplombant le gave, s'ouvre d'un côté sur la rivière et de l'autre sur des caves conservant les denrées périssables. L'embarcadère est également en sous-sol et permet aux bateaux de décharger leurs marchandises directement dans les caves. Il s'accompagne d'un vivier pour conserver les poissons.
L'église abbatiale Saint-Jean-Baptiste était le centre de la vie spirituelle de la communauté bénédictine. Édifiée à partir du XIe siècle, elle a subi d'importantes destructions pendant les guerres de Religion et a fait l'objet de profondes réfections aux XVIIe et XIXe siècles. Elle conserve l'empreinte de toutes les périodes de sa longue histoire et forme aujourd'hui un ensemble architectural hétéroclite.
Devenue paroissiale après le départ des bénédictins en 1791, elle est classée monument historique depuis 1909.
Aire sur l'Adour
On poursuit notre découverte des villages authentiques des Landes avec Aire sur l'Adour.
Aire sur l'Adour, ancien campement celte, fut réellement créée par les Romains à la suite d'une bataille en 56 avant J.C. Le roi Wisigoth Alaric II y promulgua, en 506, le "Bréviaire ou Code d'Alaric", source principale d'inspiration des juristes jusqu'au XIe siècle. L'histoire de la ville est marquée par la légende de Sainte Quitterie. Son sarcophage en marbre blanc, dans la crypte de l'église Sainte Quitterie, attire de nombreux visiteurs, notamment les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle pour qui la cité est une halte. Siège d'un évêché durant 15 siècles, la cité aturine en conserve un patrimoine important. Aire sur l'Adour nous invite à sa découverte au gré d'une balade ...
Rendez-vous à l'office du tourisme pour récupérer un plan de la ville. Demandez le circuit découverte qui est très bien illustré et dispose de nombreuses informations sur les monuments de la ville.
C'est ainsi que vous ferez des haltes devant l'ancien Carmel, la cathédrale Saint Jean-Baptiste, l'hôtel de ville, le marché couvert, la maison de l'Officialité, la halle aux grains, l'église Sainte Quitterie et la source du même nom, le canal et son moulin, les arènes Maurice Lauche pour finir au pont de l'Adour.
Je ne vais pas vous détailler l'ensemble des monuments présents dans Aire sur l'Adour mais certains sont néanmoins très intéressants à découvrir, tant par leur architecture que par leur histoire.
La construction de la cathédrale Saint Jean-Baptiste remonte à la fin du XIe siècle, ère du roman florissant. L'édifice a été brûlé et partiellement détruit à plusieurs reprises, mais heureusement reconstruit et embelli avec une remarquable constance.
On peut y admirer des absidioles et un transept romans, des stalles en bois du XVIIIe siècle, un maître-autel des frères Mazetti et une salle capitulaire du XIVe siècle. Et que dire de ces magnifiques orgues du XVIIIe siècle de Dom Bedos de Celles...
L'intérieur a reçu un magnifique décor peint au XIXe siècle.
Impossible de ne pas vous parler de l'histoire de Sainte Quitterie. C'est quand même ce qui fait l'intérêt majeur de cette ville étape située sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.
Depuis le Moyen-Age, nombre de récits ont relaté le destin tragique de Quitterie, une jeune princesse convertie qui, voulant demeurer fidèle à sa foi et à son vœu de virginité, aurait péri de son refus d'épouser un prince wisigoth du nom de Germain. C'est ici, dit la légende, au pied de la colline du Mas, que le prétendant éconduit retrouva Quitterie au terme d'une longue poursuite. Ne parvenant pas à la faire fléchir, il la fit décapiter sur le champ. A l'endroit même de ce crime, une source aux vertus miraculeuses aurait soudain jailli. Quitterie aurait alors pris dans ses mains sa tête tranchée, et guidée par des anges, elle aurait gravi la colline jusqu'au sommet où l'attendait un somptueux tombeau de marbre blanc. Près du tombeau apparut une seconde source, tout aussi miraculeuse, qui jamais ne devait tarir.
Cette histoire entra, au XIIIe siècle dans le grand livre de "la Légende dorée", recueil de la vie des saints dans lequel la vierge Quitterie prit place au rang des martyrs. A cette époque, le culte de la sainte connut un rapide essor dans le sud de la France, mais fut également revendiquée par l'Espagne et le Portugal. Vénérée comme patronne de la Gascogne, elle y est fêtée le 22 mai. Plusieurs sources lui sont dédiées, auxquelles on prête le pouvoir de guérir maux de tête, migraines et maladies de peau. Toutefois des prières étaient adressées à Quitterie pour être délivré de la rage et de la folie.
En bons guides, nous avons voulu tester les bienfaits de cette eau dite miraculeuse. Jean avait justement un bon mal de tête. Après s'être appliqué de l'eau sur le front puis toute la tête (oui, il faut faire les choses sérieusement), nous avons laissé passer un peu de temps. Le mal de tête a disparu comme par enchantement ... après l'absorption d'un comprimé.
Labastide d'Armagnac
Dernière étape de notre road trip dans les Landes, Labastide d'Armagnac ne saurait vus décevoir. Et pour cause, elle fait partie des plus belles bastides du Sud-Ouest. Ces bastides étaient considérées comme des villes nouvelles au Moyen-Age, répondant à des logiques politiques, économiques et architecturales. Je vous en ai parlé au moment de la visite d'Hastingues.
Le village de Labastide d'Armagnac a été fondée en 1291 par le comte Bernard VI d'Armagnac et le roi d'Angleterre. La place, dite royale, est toujours entourée des mêmes arcades avec passages couverts. Les maisons à colombages donnant sur la Place Royale en font toute l’originalité et le charme. Elle est dominée par l’impressionnante église forteresse. A l’intérieur, le décor somptueux du chevet est d’autant plus surprenant qu’il s’agit d’un trompe-l’œil réalisé en 1831 par Céroni, un artiste italien.
Henri de Navarre fit plusieurs séjours à la maison Malartic, donnant sur la Place Royale. La légende raconte que devenu Henri IV, il s’inspira de celle-ci pour faire édifier la Place des Vosges à Paris. Celui qui prônait un certain art de vivre, comme la Poule au pot tous les dimanches, ne serait pas déçu aujourd’hui.
L'office du Tourisme se fera un plaisir de vous remettre un plan du village avec de nombreuses explications. Ici aussi, des panneaux sont disposés sur certains monuments pour vous apporter des informations historiques ou anecdotiques sur les lieux.
Prenez le temps de vous promener dans les petites ruelles du village et observez ces maisons à étages. Les maisons traditionnelles landaises ont la particularité d'avoir des murs bâtis en pierres au rez-de-chaussée mais des colombages et des briques sur les étages supérieurs. Ceci afin de limiter le poids des constructions tout en gardant des fondations bien solides. Cela permettait aussi de réduire les coûts de construction avec des matériaux moins nobles.
C'est sur cette dernière visite de village landais que ce road trip se termine.
Nous avons pu découvrir à la fois de jolis lacs qui nous ont permis de nous reconnecter avec la nature, mais aussi de fouler le sable de magnifiques plages où les éléments se déchainent pour le plus grand bonheur des surfeurs et enfin visiter de beaux villages authentiques qui font le charme de cette région.
J'espère que ces découvertes vous ont plu et vous donneront envie de sillonner les routes des Landes.
Comment voyager avec un van électrique ?
Pourquoi faire un road trip en van ?
Comme vous le savez, je suis déjà une adepte des road trip en véhicule aménagé. Pour moi, partir avec un van ou camping car (mon JeanDrine, je ne te délaisse pas) est synonyme avant tout de liberté absolue. Pas besoin d'avoir un programme où tout est planifié à la minute près (enfin, c'est pas me connaître, mais ça, c'est un autre sujet), voyager en van vous permet de suivre vos envies. Vous rencontrez un local qui vous donne des conseils de visite, des lieux méconnus ... ni une ni deux, vous changez votre itinéraire sans vous préoccuper de votre réservation d'hôtel du soir. La météo n'est pas clémente ? Hop, on part chercher le soleil ailleurs.
Quand je vous dis que c'est la liberté absolue, c'est que je l'ai éprouvé. Votre van va constituer votre moyen de transport, mais également votre hébergement ou votre lieu de restauration. Vous décidez de partir en hors saison et rien est ouvert ? Pas de panique. Une supérette sera suffisante pour que vous puissiez vous procurer de quoi manger et l'aménagement intérieur répondra à tous vos besoins.
Justement, en terme d'équipement, tout est prévu pour que vous puissiez vous sentir comme chez vous lors ce road trip. A l'arrière de l'espace cabine, deux banquettes sont aménagées et une table pivotante constituent le coin salle à manger. De nombreux rangements sont installés pour vous permettre de ranger vos affaires et la nourriture. Il y a même un petit frigo situé sous la banquette, idéal pour conserver le frais. Pour le coin cuisine, à l'arrière du van, on dispose d'un évier et d'un réchaud au gaz.
Pour passer en mode nuit, rien de plus facile, il suffit de tirer le sommier de la banquette qui se transforme en lit 2 places. Les coussins de la banquette servent de matelas et une grande couette rangée dans un coffre sous la petite banquette vient compléter le tout pour votre plus grand confort.
Et côté hygiène me demanderez-vous ? Une petite douchette est prévue à l'arrière du van. Elle se raccorde sur le bidon de 30 litres stocké sous l'évier. Attention, il s'agit de l'eau froide. Pas d'eau chaude dans le van électrique. Ça peut être un peu difficile quand les températures extérieures sont fraiches mais c'est néanmoins très utile pour se rincer les pieds après un détour sur la plage. Vous disposez également de toilettes sèches en cas de besoin. Personnellement, nous avons toujours fait dans les toilettes publiques ou un pipi dehors en pleine nature avant de se coucher.
Comment gérer la charge d'un van électrique ?
Soyons prévenus, un van électrique a une autonomie assez réduite. On parle ici d'une capacité de 330 km maximum à condition de rouler à 85km/h voire 90km/h tout au plus (on évite fortement les autoroutes sinon c'est consommation intensive). En ville, la consommation est quasi nulle à condition d'utiliser le frein moteur dès que c'est possible. En effet, les batteries se rechargent grâce à l'inertie du véhicule.
Donc la question est de trouver de bons points de recharge. Pour vous aider, vous pouvez utiliser l'application Chargemap qui vous indique tous les points de charge autour de vous ou sur votre trajet. Certaines notions sont également à prendre en considération lors de votre recherche : à savoir la puissance de charge (en effet, plus la borne est puissante plus la charge est rapide) mais également si celle-ci est déjà occupée ou pas. Pour l'avoir expérimenté, si vous avez l'indication 0/1 c'est que la borne est déjà occupée. Pas la peine de vous y rendre.
Autre info à prendre en compte, c'est le coût. En effet, plus la puissance de la borne est importante, plus le prix à la minute est élevé. Eh oui, le prix se fait bien à la minute de charge. En sachant que lorsque vous raccordez votre véhicule à la borne, sur le compteur de votre véhicule, il est indiqué le temps estimé de charge mais c'est relatif. Nous avons eu l'expérience d'un temps annoncé de plus de 2h, mais au bout d'1h, le chargement était terminé. Or, ce n'est pas parce que la charge est terminée que la charge s'arrête automatiquement. Non non! Vous continuez à payer chaque minute. Perso, je trouve ça vraiment très pénalisant. On ne peut donc pas s'absenter et visiter pendant la charge puisque l'on doit surveiller le niveau pour ne pas payer pour rien.
Alors comment faire attention à son budget ? Vous l'aurez compris, la première astuce est de limiter sa consommation et donc de rouler à une vitesse modérée. La seconde astuce est de se diriger vers les campings qui disposent de zones de stationnement pour véhicules aménagés et donc dotés d'une prise électrique. La puissance n'est que de 2kW. Donc un conseil venez tôt pour en profiter longuement. Alors que nous étions chargés à moitié, le tableau de bord annonçait un délai de 19h pour la charge complète. Autant dire que le lendemain matin, nous sommes repartis qu'avec 250km d'autonomie. Troisième astuce, évitez d'utiliser les prises de recharge pour vos téléphones portables ou le chauffage du véhicule ou même le frigo (faites du froid quand vous êtes en charge), et ce afin d'économiser au maximum la batterie. Et enfin, privilégiez les petits trajets. 200km par jour est une bonne distance pour n'avoir qu'un chargement à faire en camping le soir.
Ce sont quelques habitudes à adopter mais franchement, ça se fait super bien !
Notre avis sur le van électrique
On ne va pas se le cacher, un van aménagé, c'est un espace réduit, plus petit que notre JeanDrine. Il a fallu s'adapter mais vraiment, il y a tout ce qu'il faut pour passer un agréable séjour estival. Oui, j'insiste vraiment sur la saison à laquelle vous allez en profiter. Avec l'arrivée des beaux jours, vous pourrez sortir table et chaises pour manger dehors, vous pourrez cuisiner à l'extérieur et pour les douches, ça sera également beaucoup plus confortable. De plus, vous n'aurez pas besoin de chauffage dans le véhicule, donc la batterie vous dira merci.
Question batterie ou plutôt autonomie, comme indiqué précédemment, nous vous conseillons de faire de courtes distances chaque jour. Le van électrique n'est donc pas adapté aux longs road trip, mais plus à des visites locales. Rester dans la même région, comme nous l'avons fait, est idéal. Et puis faut-il encore faire l'apologie du slow travel ? Prendre son temps, n'est-ce pas la meilleure façon de voyager ?
Enfin question budget, c'est aussi très intéressant. TheFamilyVan vous propose des locations à partir de 70€ la journée. N'oubliez pas que cela regroupe le véhicule de location, votre chambre à coucher et votre cuisine pour préparer vos repas. Donc un budget très réduit pour des vacances en toute liberté. Et question charge électrique, nous avons déboursé 75€ pour 600km de trajet. Qui dit mieux ?
Infos pratiques pour organiser un road trip dans les Landes
Quand y aller ?
On peut se rendre dans les Landes toute l'année. Même au mois de février nous avons eu des températures très agréable. J'ai même trainé en t-shirt certains après-midis. Mais pour avoir une belle nature verdoyante et des jolies fleurs sur la promenade fleurie de Mimizan, je vous conseille d'y aller à partir du mois de mai. Et pour une baignade dans l'océan ou en lac, à partir du mois de juin, les températures deviennent déjà très agréables. Par contre, c'est une région très prisée. Évitez tant que possible la période mi-juillet mi-août qui est noire de monde.
Comment se déplacer ?
Pour nous rendre dans les Landes, nous avons pris l'option train. A partir de Paris, on met 3h15 contre combien d'heures en voiture ? A 90€ l'aller/retour par personne, cela reste bien plus économique que la voiture et bien plus écologique. Pour notre road trip dans le département des Landes, nous avons continué sur la note écologique en réservant un van aménagé électrique chez TheFamilyVan. Bien sur, vous pouvez utiliser tout autre véhicule. Dans tous les cas, celui-ci vous sera indispensable dans vos déplacements. Il existe peu ou pas de transport en commun qui vous permettrait de découvrir l'ensemble des sites que nous vous avons présentés précédemment.
Notre avis sur ce séjour dans les Landes
Lorsqu'on nous a invité à tester un van électrique de chez TheFamilyVan, nous avons été immédiatement emballé par cette proposition. Amateurs de véhicule aménagé, nous étions dans notre élément. Notre grande découverte était le mode d'alimentation. Aujourd'hui, nous faisons de plus en plus attention à notre impact sur la planète et donc à notre consommation, voici une belle opportunité de voir si l'électrique est adapté à nos envies de road trip. J'ai tendance à dire oui, si on part pour de courts séjours ou si l'on reste dans une région bien précise. Mais ce n'est pas adapté aux longues distances où l'on perdrait trop de temps à recharger le véhicule. Pensez à adapter votre itinéraire en fonction des distances possibles à parcourir chaque jour, pour privilégier les charges nocturnes en camping. Et question budget, ça vaut quand même le coup. Pour les 600km avec un tel véhicule, nous aurions payé le double en essence. Merci à Noémie et Kévin pour cette jolie découverte.
Avec cette proposition, l'occasion était trop belle pour ne pas découvrir cette magnifique région des Landes. C'est ainsi que nous avons axé notre road trip sur trois thématiques :
la nature et les lacs avec Arjuzanx, Navarrosse et Mimizan
les fameuses plages landaises avec Contis, Hossegort et Cap Breton
les bastides situées dans les terres avec Hastingues, Sorde l'Abbaye, Aire sur l'Adour et Labastide d'Armagnac
Je pense que nous avons bien fait de diversifier les visites. L'émerveillement était au rendez-vous à chaque nouvel endroit du parcours. Trois facettes de cette belle région qui demande à ce qu'on revienne aux beaux jours pour découvrir encore des traditions, savoir faire et autres patrimoines culturels et naturels.
Vos retours
J'espère que cet article vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à l'épingler sur Pinterest et à me laisser un commentaire. Je me ferai un plaisir de vous répondre.
Merci pour ce magnifique article. Je ne connais pas du tout la région et cela donne vraiment envie de la découvrir. Je pense que pour une famille de 4, ce type de transport n'est pas vraiment approprié mais c'est une excellente idée pour un séjour en amoureux.
Après deux séjours près d aire sur l.Adour je m aperçois que j ai raté beaucoup de choses quel dommage de n avoir pas pu lire votre article avant de m y rendre
En tout cas bravo tout est clair et bien documenté les photos donnent envie d y retourner
Merci